3 ans avec les Yanomami
15 déc. 2011
Cours de langue Yanomami
27 mai 2011
Cours de formation pour Leaders Yanomami
4 mai 2011
14 janv. 2011
Le projet d’éducation de la Secoya gagne un prix
27 déc. 2010
Première incursion en terre indigène Yanomami
A Pukima Beira, j'ai eu l'occasion de découvrir un aspect important de la culture Yanomami ; les cérémonies de deuil, appelé Reahu. Lors d un décès, parfois plusieurs mois plus tard, comme c était le cas à Bichu Azu, les habitants des xapono voisins sont invités pour la célébration. Comme je n ai assisté qu'à une phase de cette rencontre, je vais me limiter à raconter ce que j ai pu observer, ceci afin de ne pas faire de fausses interprétations où parler seulement des aspects théoriques du Reahu. Dans un premier temps, je n ai pas vraiment compris ce qui ce passait dans le xapono, les Yanomami nous ayant invité pour une fête. Les filles du xapono nous ont peint le corps de couleur rouge, couleur qu'elles obtiennent en frottant dans leurs mains un type de graine (l'urucu), puis nous ont dessiné des motifs sur le visage, les bras et les jambes. Ces motifs peuvent représenter des animaux comme le jaguar, ou avoir une symbolique guerrière. Puis après avoir également mit des plumes dans leurs cheveux ou leurs oreilles, certaines femmes s'étant aussi parées de fleurs dans les cheveux, tout le monde se réunit à l'entrée du xapono. Chacun son tour ou par petit groupe, les Yanomami entrent en dansant et longe le xapono jusqu'à faire un tour complet. Puis tous les participants entrent ensemble, dansant et s'arrêtant devant chaque maison. En queue de fil, les shamans chantant sous l influence de la parica, substance naturelle hallucinogène permettant le contact avec les esprits. Pour terminer le groupe se rapproche du centre, où se trouve une croix chrétienne et danse encore. Puis la foule se disperse, laissant la famille proche pleurer la personne décédée.
Après Pukima, direction Raita. Les habitants ont quittés le village car les terres ne produisaient plus assez de nourriture. Le second xapono se trouve à environ trois heures de marche de la rivière, par un sentier étroit. A Raita, les conditions ne sont pas évidentes. L'eau est une ressource limitée, seul un faible ruisseau passe en dehors du village. Plusieurs enfants semblaient être dénutris et la pâleur des habitants dénonçait un problème chronique d'anémie.
Dernier village visité avant de redescendre la rivière, Pukima Cachoeira. Le xapono se situe dans une région magnifique. Une cascade marque l'entrée du village et depuis le centre du xapono, on peut observer les collines environnantes. Cependant bien que le cadre soit magnifique, la présence de nombreux petits cafards rompt le charme de cet endroit. C est une véritable invasion, ces bêtes se faufilent partout, dans la nourriture, les sacs, les habits...ils représentent aussi un risque pour la santé, contaminant la nourriture, entrant parfois dans les oreilles des personnes etc. A cause des cafards, des Yanomami ont déjà été contraints d'abandonner et de brûler le xapono.
De retour à Manaus, je peux enfin prendre un moment pour repenser à ce que j'ai pu voir et vivre durant cette première incursion dans les terres Yanomami. Il me reste beaucoup de questions et d'impressions que je peux que difficilement décrire. J'ai pu entrevoir la place primordiale qu'occupe le shamanisme dans la culture Y anomami, ainsi que les croyances en des entités mystérieuses, mais ce ne fut qu'un aperçu. De part ma méconnaissance de la culture et de la langue Yanomami, je n ai pas osé poser beaucoup de questions. Au niveau de la santé, les Yanomami font une séparation claire entre « nos maladies » et les leurs, lesquelles découlent toujours d'une cause spirituelle. Cette vision de la maladie, j'espère pouvoir l'approfondir lors de mon prochain voyage. J'ai également eu un aperçu du système de santé indigène, système qui présente de graves lacunes. Dans chaque village, ce trouve un poste de santé où certains médicaments basiques sont distribués. Normalement un technicien infirmier est présent dans chaque xapono. Il travaille avec un agent de santé Yanomami, qui devrait être formé par la FUNASA. Seulement dans la réalité, les postes de santé sont souvent vides, les agents de santé ne reçoivent plus de formation complète, du matériel basique manque et la gestion des situations d'urgence est extrêmement compliquée...Les Yanomami restent totalement isolés et ignorés...
8 nov. 2010
Arrivée au Brésil
A l’aéroport, je fus accueillie chaleureusement par Silvio Cavuscens, coordinateur de la Secoya, chez qui je vais habiter le temps de trouver un logement.
Les premiers jours en Amazonie furent assez exceptionnels. Comme c’était le weekend de la Toussaint, nous sommes allés quatre jours dans la forêt, à Rio Preto da Eva, une localité située à 80 km de Manaus. Silvio y possède un terrain, avec une belle maison en bois. Une petite rivière coule à côté, où il fait bon se baigner. Et c’est avec un énorme plaisir, que j’ai pu me laisser bercer dans un hamac, par le bruit des toucans et le chant de tout un monde d’oiseaux, d’insectes et de singes…
Une courte excursion dans la forêt me donna un avant goût de ce qui m’attendra lors des visites aux communautés Yanomami. Après une promenade sur des chemins bien entretenus, nous sommes entrés dans l’eau et avons suivi la rivière sur quelques kilomètres, enjambant troncs d’arbres, racines, évitant les fourmis folles et les arbres aux épines urticantes. Si c’était un test de résistance, je crois pouvoir affirmer l’avoir passé, avec l’étonnement du guide !
Les jours suivants, j’ai découverts le siège de la Secoya et une partie de son équipe. Pour me préparer à un premier séjour dans les communautés Yanomami, qui aura lieu dans dix jours déjà, je dois lire de nombreux livres afin d’appréhender la culture et développer une vision critique sur les diverses études faites auparavant. Il m’a aussi été demandé de comprendre rapidement le fonctionnement du système de santé indigène, ce qui se révèle assez complexe.
Cette première semaine s’achève déjà. Etonnement, malgré le fait que mon premier séjour au Brésil date d’il y a dix ans déjà, j’ai l’impression de l’avoir quitté récemment. La langue, la musique, les odeurs et milles souvenirs me reviennent et m’a présence ici me paraît comme évidente…